L’un des cours les plus délicats qui soit en histoire moderne puisqu’il faut aborder d’emblée le problème des responsabilités, cerner l’ensemble de ce phénomène, donc parler des esclavages et découper le cours entre traite à proprement parler et esclavage dans le cadre d’une économie de plantation aux Antilles, dans les colonies anglaises du sud de l’Amérique du Nord, dans l’Amérique espagnole et au Brésil. Ce cours offre également la possibilité de montrer les réalités liées à l’Afrique, méconnues des étudiants : des difficultés de navigation avec les barres, du climat, de l’ancienneté de la présence portugaise, de l’organisation des royaumes africains la plupart du temps éloignés des rivages, de l’origine des esclaves. Il s’agit aussi de montrer quelles sont les marchandises de traite qui vérifient bien que l’Afrique est insérée dans l’économie-monde. L’organisation de la traite, les modifications apportées sur les navires pour le middle passage, les points de traite, les rivalités entre nations européennes permettent d’achever ce cours en oubliant pas les statistiques terribles de mortalité tant pour les Africains que pour les Européens. Éclairer le cours avec des témoignages pris dans des journaux de bord, des récits de voyage permet de mieux comprendre les enjeux et surtout les incompréhensions, d’autant que le projet GEMER que je porte actuellement, laisse de côté les armateurs et capitaines français pour s’intéresser aux simples marins qui font la traite, leurs motivations pour se lancer dans des navigations tant mortifères qu’ignominieuses.